seconde nature

Nature & renaturation,
un aperçu sensible
d’une histoire
des cours d’eau
en mutation.

Depuis le mois de juin 2014 une équipe de chercheurs constituée de Camille Prunet (chercheuse et enseignante), Agnès Villette (journaliste et photographe), Thierry Weyd (artiste, éditeur et enseignant) et Jana Winderen (artiste), parcourent régulièrement les rives de l'Orne dans le cadre d'une expérience singulière de recherche, suite à la sollicitation d'un groupe d'universitaires géographes.
En novembre 2016 une série d'expositions et de rencontres sur différents sites de Basse-Normandie rendront compte de cette expérience inédite.

La "renaturation", la restauration, la conservation des espaces naturels, sont des idées en vogue pour appréhender les espaces naturels organisés par l’humain.
Elle s'inscrit dans les débats actuels concernant les questions environnementales et, dans le cas de l'Orne, dans une directive européenne visant l'amélioration de la qualité de l'eau des rivières. Cette "renaturation" des sites naturels s’observe actuellement à l’occasion de l’arasement de barrages en Basse-Normandie.
Cette volonté de "renaturer" les cours d’eau interpelle par le retour qu’elle suppose à un état initial, à un état de "pureté".
Le retour à une rivière à méandres, à une rivière courante et poissonneuse est-il un retour à un état primitif ? L’imaginaire collectif de la rivière rurale, vive et diversifiée, est mis en avant.
La "renaturation", concerne l'environnement de la rivière dont les berges doivent être réaménagées, afin de retrouver un état proche de son état d’origine.
Le démembrement des ouvrages change la rivière, son lit et son débit. Ces changements semblent profiter à la rivière : un débit plus rapide entraîne une meilleure oxygénation, et ainsi une meilleure qualité de l’eau.
Que voit-on ? Qu’entend-on de différent ? Les espèces végétales, animales, susceptibles de vivre dans ces cours d’eau évoluent également.
Les artistes et théoriciens impliqués dans ce projet sont partis de ces questionnements pour produire des photographies, enregistrer des sons, interroger les références existantes en rapport avec l'écologie, afin de proposer un regard singulier sur la perception humaine contemporaine de l'environnement et de la notion fluctuante de nature.
Ce qui est observé, entendu, se trouve affecté par ce "retour" à l’état naturel d’origine. Comment ces changements sont-ils perçus ?
Ces bouleversements concernent également les humains et leurs activités liées à la rivière. Des tensions et des incompréhensions sont perceptibles entre les différents acteurs et riverains. Les habitants ne comprennent pas l’objectif recherché, ni pourquoi il devient nécessaire de modifier un environnement qui leur est familier.
C'est à partir de ces interrogations relatives à l’"effacement"* de barrages, que s'est engagée une analyse sensible et scientifique des changements opérés.
Qu'ils soient visibles, imperceptibles ou polémiques, ces projets de gestion écologique des cours d’eau s’intéressent de manière fondamentale aux significations de l’état "sauvage" ou "premier" de la nature dans un espace écologique entièrement réorganisé par l’homme.

*Terme utilisé notamment dans "La Sélune au long cours. Journal de l’opération d’effacement des barrages de la Sélune", édité par la Préfecture de la Manche.

Un projet de recherche mené dans le cadre du laboratoire de l'ésam Caen / Cherbourg, initié à la suite d'une invitation des chercheurs géographes du projet "REPPAVAL", en partenariat avec l'association Portraits, les Ateliers 48 et L'Atelier(s), avec le soutien de l'Agence de l’eau Seine-Normandie et de l'Ambassade royale de Norvège.

l'équipe

Chercheurs - Auteurs


Camille PRUNET

chercheuse et enseignante

Agnès VILLETTE

journaliste et photographe

Thierry WEYD

artiste, éditeur et enseignant

Jana WINDEREN

artiste