Compositeur et musicien autodidacte, diplômé de l’école des beaux-arts et d’un deuxième cycle en musique électroacoustique au CNR à Marseille, Virgile Abela expérimente le son et sa matière dans l’espace, à travers trois rapports au Temps (temps paysage_temps durée_ temps mémoire). Il poursuit cette recherche aujourd’hui dans la transdisciplinarité par la conception de dispositifs instrumentaux, de lutheries spécifiques, et de développement informatique dédiés à la création, en quête d’états de grâce vibratoires, à travers la notion de flux. Ainsi, il s’intéresse aux écosystèmes qui instrumentalisent la matière sonore à la rencontre du vivant, en résonance avec l’environnement dans lequel ils s’animent. Sa démarche s’inscrit dans une poétique du paysage.
Depuis 2017, il est artiste associé de la plateforme MAS du Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du CNRS à Marseille, avec qui il développe plusieurs projets entre art sonore et art plastique
Son projet de recherche qu’il intitule « ZEITGEIST » propose d’interroger nos intuitions spatiales, par une forme nouvelle d’interaction sensible entre land art et arts numériques. Il aborde le sujet de « spatialisation » dans une approche poétique de la notion d’ubiquité, au détour d’une interprétation libre du principe d’intrication : manifester les vibrations d’un paysage réel dans un espace imaginaire. De manière holistique « ZEITGEIST » invite à considérer le paysage comme un lieu politique où tout est sujet, en écho au concept d’écologie sonore développé par R. Murray Schafer dans Le Paysage sonore, Le monde comme musique, renouvelé par Bruno Latour avec le parlement des choses.
